We have decided not to die
« We have decided not to die » est le titre d’un cours métrage réalisé par l’australien Daniel Askill.
Daniel Askill, plutôt connu comme réalisateur de clips (les français Phoenix ou l’australien Groove Terminator) ou encore de films publicitaires, nous livre un projet étrange et purement visuel, entre spectacle et métaphysique, détaché ici de toute contrainte communicationnelle. Filmées majoritairement à 50 images/secondes, avec certaines séquences à 500 images/seconde (ce qui rend le traitement des ralentis aussi surprenant), ces images impressionnent par leur côté plastique et leur contenu mystérieux. Trois rituels morbides sont successivement montrés : « Birth » (dans la piscine), « Between » (la colision des voitures), et enfin « Rebirth » (le plongeon dans le vide). L’utilisation d’un vocabulaire esthétisant (probablement hérité de sa pratique de réalisateur publicitaire) convient parfaitement à ce film, suspendant le temps pendant 11 minutes.
Le titre du film, inspiré par le livre « Reversible destiny » des architectes et philosophes new-yorkais Madeline Gins et Arakawa, semble également évoquer un contre-emploi du « morituri te salutant ! » lancé par les gladiateurs romains avant leur combat, transposé ici dans les images spectaculaires et lisses de ces trois rituels rendus photogéniques. La question de l’issue de ces rituels (la vie ou la mort) ne semble pas se poser. On croit d’ailleurs assister à des tentatives d’échapper à un monde d’images pures, comme pour en vérifier les limites. Tentatives vaines.
mai 22nd, 2009 à 21:31
J’ai vu ce film sur grand écran il y a quelques années et il m’avait fait forte impression. Je me suis d’ailleurs dit qu’il aurait encore gagné en pureté esthétique si les acteurs avaient été nus. Mais les anglos-saxons sont trop coincés pour ça…