Le médium, c’est la perception
“Perceptual cell“, James Turrell (1991)
PERCEPTUAL CELLS
La série des « perceptual cells » de James Turrell confronte le visiteur à un espace immersif lumineux de manière à lui faire perdre la notion de l’espace réel dans lequel il se trouve confiné, au profit d’un espace perçu comme plus vaste, voire infini. Cette sensation troublante est rendu possible par le traitement de la lumière projetée sur un volume sphérique ou un dôme, empêchant l’oeil de se fixer sur la surface immaculée.
CHANGE IN STATE (1990)
Il me reste un souvenir très vivace de l’expérience vécue à l’intérieur de « Change in State » (1990) une de ces « perceptual cells », à la galerie Isy Brachot à Bruxelles en 1991.
Il s’agit s’une sorte de cabine d’isolation, un espace individuel de perception. On y entre et on ferme la porte. La hauteur de la cabine est conçue pour que le visiteur place sa tête sous un dôme rétro-éclairé par une source lumineuse, laiteuse et modulable, placée hors-champ – autour du col de l’hémisphère. Trois potentiomètres permettent de changer l’intensité du bleu ou du rouge, ou l’intensité globale, d’une lumière vive jusqu’à l’obscurité.
En regardant en l’air, notre vision se perd dans un simili-infini, un ciel blanc, plombé, sans le moindre repère ni aspérité. Toute perception de la distance s’en trouve complètement altérée. La surface parfaitement lisse du dôme semble disparaître, au profit d’un espace jugé énorme.
L’isolation, notamment acoustique, renforce encore cette distorsion des sens.
À en juger d’après le site de James Turrell, deux versions légèrement différentes semblent exister (« Header » et « Change in State« ), et j’ignore laquelle j’ai finalement testé.
LIENS
http://www.medienkunstnetz.de/works/perceptual-cell/
http://jamesturrell.com/work/change-in-state/
http://jamesturrell.com/work/header/
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Il a été publié
le mercredi 30 septembre 2009 à 10:50 et est classé dans Architecture, Art, Espaces immersifs, Installations. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux
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mars 29th, 2013 à 15:39
[…] Celui qui disait « le medium c’est la perception » met ici aussi en pratique ses dires en délimitant, par la portée de rayons lumineux dans une cabine isolée, un espace inédit de perception pour le spectateur. Il peut ainsi faire l’expérience des différents effets auxquels donnent lieu le changement de couleur. Le blog multimedialab rapporte l’expérience de l’œuvre : « notre vision se perd dans un simili-infini, un ciel blanc, plombé, sans le moindre repère. Toute perception de la distance s’en trouve complètement altérée. La surface parfaitement lisse et immaculée du dôme semble disparaître, au profit d’un espace jugé énorme. L’isolation, notamment acoustique, renforce encore cette distorsion des sens. ». Le même blog comporte aussi un croquis de la machine. En le confrontant à l’image de l’objet fini on prend alors la mesure de l’attention qui est donné par l’artiste aux sensation du spectateur: tout est fait pour le stimuler. Ici aussi, et au contraire de Dan Flavin, James Turell convoque les sens pour donner lieu à une expérience spirituel voir mystique au spectateur, en lien avec certains mythes primitiviste. […]