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"[…] En amont de la création numérique, il y a la fascination de l'homme pour la machine et les utopies qu'elle engendre. On sait que Marcel Duchamp a puisé l'inspiration de son "Nu descendant un escalier" (1912) dans les illustrations d'une expérience chrono-photographique d'Etienne-Jules Marey pour tenter d'appliquer l'esthétique de la machine à l'être humain. Pour le "ready-maître", il ne s'agit pas de peinture mais d'une organisation d'éléments cinétiques, d'une expression du temps et de l'espace par la présentation abstraite du mouvement. Dans son film "Anemic Cinema" (1925-26), il reproduit, non sans humour, une sorte d'effet d'optique avec des rotatives évoquant l'art cinétique et la "dream machine" (1960) conçue par le mathématicien Ian Sommerville et le tandem Burroughs/Gysin, inspirés par un voyage en bus dans le Sud de la France et l'effet hypnotique naturel de la lumière, entre les intervalles des arbres longeant la route, sur les paupières fermées du voyageur".
"[…] Avant qu'il rejoigne le Bauhaus, Moholy-Nagy invente dès 1922, "l'art télécommunicationnel" avec ses "tableaux téléphoniques" sur porcelaine émaillée, commandés par téléphone à un fabricant d'enseignes en lui dictant les couleurs via le nuancier de l'usine et les positions des formes sur un papier millimétré divisé en carrés". "[…] Plus de quarante ans plus tard, l'exposition "Art by Telephone" organisée au Musée d'art contemporain de Chicago prolongeait cette expérience en invitant une trentaine d'artistes à donner par téléphone les instructions nécessaires à la réalisation de l'œuvre destinée à être produite puis présentée dans ce cadre". "[…] Après que le premier ordinateur commercialisable eût été breveté, le "Computer Art" apparut dès 1952 aux Etats Unis avec les "Abstractions électroniques" de Ben F. Laposky réalisées avec un ordinateur analogique et un oscillographe cathodique. Cependant la valeur esthétique des premières œuvres d'art informatique reste discutable. En effet, comme l'a reconnu, plus tard, Michael Noll, chercheur pour les laboratoires Bell dans le domaine des transmissions téléphoniques, souvent cité comme l'un des premiers "artistes numériques": "l'ordinateur n'a été utilisé que pour copier des effets esthétiques qui auraient pu aisément être obtenus à l'aide des techniques traditionnelles". Ce n'est qu'au début des années 90 qu'une esthétique propre à ces œuvres tend à s'autonomiser via l'infographie, les images numérisées, l'animation, les performances interactives... L'artiste du numérique, de l'hybridation et de la simulation, travaille le programme comme une matière dématérialisée et un langage qui se cherche, et avec l'avènement du net art voici une dizaine d'années, la toile comme un espace de création déterritorialisée et un récit non formulé". Extraits de l'article "Ars machina - Deus electronica: Fast rewind" de Philippe Franck paru dans la revue l'Art Même n°18 (1e trimestre 2003). ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
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